Communication - Presse

Comment choisir l’établissement scolaire de nos enfants en Colombie?

 

Par Laurent Palau, Directeur du Lycée Français International de Bogotá.

 

Cet article prétend présenter aux familles d’expatriés et aux familles colombiennes les différents aspects à prendre en compte au moment de choisir l’établissement et le modèle pédagogique dans lequel inscrire le développement académique de leurs enfants.

 

 

QUELLES SONT LES OPTIONS ?

 

Il y en a 4 voire 5, toutes ont leurs avantages et doivent être analysées selon les conditions propres de chaque famille. Les écoles locales publiques ou privées, les collèges internationaux généralement bilingues et principalement anglophones, le CNED (Centre National des Etudes à Distance), les lycées français ou sections françaises, ou un système hybride combinant les options précédentes avec des compléments du CNED pour les familles françaises devront donc être analysées selon les choix religieux, méthodologiques, linguistiques, la distance, les horaires, les tarifs des droits d’écolage, la disponibilité des adultes de la famille pour l’accompagnement aux devoirs, etc.

 

  • Les collèges locaux : en Colombie, les établissements publics et privés dépendent du Ministère d’Éducation Nationale et doivent en théorie, dispenser les mêmes contenus. Il est cependant notoire que la qualité des infrastructures, de l’environnement linguistique, des méthodes et des conditions d’apprentissages diffèrent entre le secteur public et le secteur privé, ce dernier étant généralement reconnu comme plus performant et offre, selon le prix des mensualités, des garanties éducatives supérieures. Choisir une institution éducative locale en Colombie représente souvent un choix d’intégration dans la communauté locale, ce qui est important pour les familles installées durablement sur le territoire Colombien. L’aspect religieux dans l’éducation nationale est un critère à étudier tout comme les projections de futures orientations professionnelles des enfants car d’un établissement à l’autre les programmes et les méthodes académiques peuvent présenter de grandes divergences.
  • Les collèges internationaux : il y a en Colombie bon nombre de collèges privés dits « internationaux » qui se targuent d’offrir une éducation bi voire trilingue. Se situant toujours dans le cadre légal du Ministère d’Éducation Colombien, ces établissements proposent des cursus généralement dispensés en espagnol et une ou deux autres langues. Ce sont des collèges où les petits apprentis s’orientent vers l’obtention de diplômes internationaux tels que le baccalauréat international et se préparent donc à de possibles études dans les universités et grandes écoles étrangères. Les familles souhaitant voir leurs enfants partir étudier à l’étranger choisissent généralement ce type de collèges qui ont aussi parfois l’avantage d’appartenir à des réseaux éducatifs, ces derniers permettent à ceux qui voyagent d’inscrire leurs enfants dans une continuité scolaire qui stabilise leur développement académique.
  • Pour les familles françaises, afin de rester dans le cadre de l’éducation nationale française, l’option du CNED peut être envisagée selon le niveau d’études, la disponibilité d’un adulte accompagnateur, le temps et la fréquence de chaque séjour hors du territoire français. Étudier à la maison devient une excellente alternative pour les enfants d’expatriés voyageant souvent ou pour les familles ayant un projet court à l’étranger. Il est toutefois indispensable de bien réfléchir aux nécessités d’accompagnement de l’enfant selon son âge, si un des deux parents pourra être à ses côtés ou s’il sera nécessaire de s’attacher les services d’un précepteur francophone.
  • Les lycées français ou sections françaises internationales : ce sont des établissements fonctionnant au sein d’un grand réseau éducatif dirigé par l’agence interministérielle AEFE (Agence pour l’Enseignement du Français à l’Étranger) tout autour du monde. Ces lycées sont contrôlés et encadrés par deux ministères, le MEAE (Affaires Étrangères) et le MENJS (Education Nationale Jeunesse et Sport). Ils doivent par conséquent dispenser les contenus académiques des programmes français dans les conditions structurelles telles que les locaux, les ressources humaines, le matériel didactique et les cadres de fonctionnement répondant aux normes françaises tout en respectant les lois locales de Colombie et enseigner notamment certaines matières obligatoires des programmes locaux. Les lycées français ont pour mission de développer une réelle biculture et un réel bilinguisme en plus de permettre aux expatriés de maintenir l’éducation académique de leurs enfants dans le cadre du système scolaire français. Cette option est idéale pour toutes les familles françaises ou étrangères dont la mobilité professionnelle de l’un ou des deux parents est importante puisqu’elles pourront trouver un établissement homologués par l’AEFE dans bon nombre de pays. De Bogotá à Bangkok, de Nairobi à New York, de Lyon à Cali, les presque 600 collèges garantissent l’excellence académique de par le monde et représentent un réseau exceptionnel où les étudiants rencontreront la continuité de leur scolarité, une opportunité de croissance plurilingue et pluriculturelle et les certifications internationales leur permettant de prolonger leurs études dans les universités de leur choix.

 

 

EDUCATION COLOMBIENNE ET FRANCAISE, DES SIMILITUDES ET DES DIFFÉRENCES.

 

Il existe depuis très longtemps des accords unissant les deux systèmes scolaires, ceux-ci s’actualisent fréquemment et aujourd’hui la mobilité des étudiants universitaires entre les deux pays est facilitée par des passerelles et des équivalences entre les différents diplômes des études supérieures. De nombreux collèges privés commencent à proposer un baccalauréat international, diplôme visant à permettre l’accès à toutes les universités dans le monde, ce que le baccalauréat français permet déjà en grande mesure. D’un point de vue global et en restant dans les grandes lignes, les programmes académiques français et colombien partagent plus de points communs que de différences, cependant celles-ci restent importantes à l’heure de choisir un établissement pour nos enfants.

 

  • La laïcité : L’éducation des enfants dans l’école française reste éloignée des différentes obédiences que chaque famille et chaque individu pourra suivre dans le cadre de sa vie privée. En Colombie, même si la Constitution de 1991 consacre le pays comme un État laïque, il y a une matière scolaire qui s’appelle « religion » et c’est selon chaque collège que celle-ci s’enseigne plus ou moins orientée vers une ou des croyances religieuses. Des collèges privés locaux offre la possibilité d’une instruction spirituelle clairement définie, certains se disent laïques, d’autres au contraire annoncent leur orientation religieuse comme un argument éducatif. La question religieuse ne se pose dans les programmes de l’éducation nationale française que du point de vue de la présentation de l’influence et de l’histoire de chaque croyance.
  • L’hétérogénéité entre le secteur public et privé : en Colombie, les différences sociales apparaissent dès l’éducation primaire et les garanties de qualités éducatives diffèrent énormément dans un même système selon que les institutions soient publiques ou privées. Ces différences peuvent aussi se retrouver dans les écoles françaises mais dans une moindre mesure vu que les écoles privées en France se distinguent principalement par leur orientation religieuse et les professeurs titulaires doivent satisfaire aux mêmes exigences de concours de recrutement que ceux du secteur public. Les lycées français à l’étranger sont contrôlés par l’AEFE et doivent garantir à un haut niveau d’exigence dans l’application des programmes éducatifs nationaux, ce qui assure une homogénéité de contenus et de méthodes facilitant l’adaptation des apprenants voyageant d’un pays à l’autre.
  • La maternelle française : l’école est obligatoire en France à partir de 3 ans, et il existe des programmes officiels qui déterminent les conditions académiques des petits tout en respectant les étapes naturelles du développement infantile, leurs caractéristiques et leurs modalités d’apprentissage favorisant les découvertes sensori-motrices et les jeux, suivant les rythmes physiologiques et la grande nécessité d’un cadre harmonieux de croissance défini entre l’école et la famille. En Colombie, la scolarisation de la petite enfance ne dépend du ministère de l’éducation nationale qu’à partir de l’âge de 5 ans. L’école maternelle en France est une référence mondiale pour l’accompagnement de la première enfance vers la scolarisation. Certaines garderies en Colombie font un travail fantastique mais d’autres ne se distinguent que très difficilement d’une crèche alors que l’école maternelle se positionne comme un étape obligatoire pour préparer les compétences fondamentales du futur « élève ».

 

UNE ÉDUCATION DANS LE CADRE DU PLURILINGUISME, UNE ÉVIDENCE ?

 

OUI ! Dans notre monde ultra connecté où les entreprises, les individus mais aussi les intérêts collectifs tendent à converger vers des défis futurs de plus en plus planétaires, parler plusieurs langues est une évidence. Il est plus que jamais indispensable de conserver et apprécier ses propres cultures (au pluriel) découvrir et comprendre d’autres visions, d’autres idées et s’ouvrir à d’autres mondes afin de s’intégrer à une société toujours plus multiculturelle. Mais le plurilinguisme depuis une perspective éducative dès la petite enfance apporte d’autres avantages :

 

  • Un développement de connexions neuronales supérieur : il a été prouvé que l’enfant jeune exposé à une richesse et une variété linguistique développe des compétences cognitives supérieures. Le plurilinguisme au plus jeune âge développe des capacités à observer et analyser les problèmes depuis différents aspects et donc résoudre des situations de diverses manières, tant aux niveaux mathématiques, logiques, abstraits ou concrets. La malléabilité cérébrale des plus petits est potentialisée par l’accès à plusieurs langues, ceci facilitant une quantité d’autres apprentissages dans d’autres sphères de connaissances.
  • Un développement de l’intelligence affective et sociale : dans l’approche de l’apprentissage des langues, aujourd’hui qui dit plurilinguisme dit pluriculturalisme, ce qui entraîne les apprenants à s’approprier non seulement différents systèmes de communication mais aussi différents systèmes valeurs. Pour les enfants, leurs sensibilités et leurs capacités d’empathie se développent confrontées à d’autres points de vue. Ainsi leurs facultés d’adaptation s’aiguisent et les valeurs de tolérance et de respect se concrétisent dans leurs comportements au quotidien.

 

Il est important de rompre certaines définitions stéréotypées, en effet être bilingue ce n’est pas parler parfaitement deux langues, c’est avoir des compétences de compréhension et productions orales et/ou écrites dans deux langages différents. Les recherches démontrent les bienfaits du bi ou plurilinguisme même si celui-ci est naturellement asymétrique (on parle mieux une langue qu’une autre). Dans cette optique l’AEFE propose dans tout le réseau une politique résolument plurilingue, par exemple les Lycées Français dans le monde ont justement décidé de changer leur appellation en Lycée Français International. Le cursus académique des lycées français internationaux propose un apprentissage gradué et progressif de la maternelle au baccalauréat de minimum quatre langues et une cinquième en option. La langue autochtone et la langue française développées depuis le plus jeune âge puis l’anglais introduit au CP et développé ensuite dans le secondaire avec des cours en immersion, puis la sixième et le collège intègre une quatrième langue au choix. Enfin l’étudiant qui le souhaite peut apprendre une cinquième langue en rentrant en seconde.

 

DÉCIDER LA SCOLARITÉ D’UN ENFANT EST UNE DÉCISION DE 15 ANS.

 

Lorsque notre enfant entre dans son processus éducatif vers l’âge de 3 ans, celui-ci s’inscrit dans un parcours long d’une quinzaine d’année : les 3 ans de maternelle, puis les 5 ans de l’élémentaire, viendront 4 ans de collège et finalement 3 ans de lycée avant de rentrer dans le monde universitaire. Comme parents, expatriés, immigrés ou autochtones, voyageurs ou sédentaires, cette décision est lourde de sens et d’implications sur une durée non négligeable. Les questions essentielles se mêlent aux questions pratiques. Quel est le projet de la famille ? D’autres voyages auront-ils lieu ? L’enfant restera sur place à long terme ou partira-t-il rapidement du collège ? Quelles idées souhaite-t-on inculquer et au sein de quelles valeurs les développer ? Quels droits d’écolage sont-ils justes et quelles conditions structurelles et pédagogiques offrent les collèges ? Dans quelles perspectives de futur s’inscrit le projet du collège ? Quels défis futurs devra relever le jeune adulte que deviendra notre petit : Une mobilité social, professionnelle et culturelle indispensable ? Le monde numérique ? la tolérance, l’inclusion et l’adaptation pour vivre sur une planète aux bouleversements sociaux accélérés ? La protection de l’environnement et une implication sans faille dans le développement durable?

 

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